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Comment GLS confie l’ensemble de ses flux de livraison dans l’hypercentre de Toulouse aux Coursiers Toulousains ?

8 mars 2024

Depuis 2023, GLS et les Coursiers Toulousains ont développé une collaboration avec pour objectif la livraison à vélo cargo de l’ensemble des colis de GLS à destination de l’hypercentre de Toulouse. Entretien croisé avec Yannick Mallegol, directeur de l’agence GLS de Toulouse, et Vincent Monteil, cofondateur des Coursiers Toulousains.

Comment a démarré votre collaboration et quelles étaient vos attentes initiales ?

Yannick Mallegol : Nous avions pris contact une première fois peu après la création des Coursiers Toulousains en 2019. Nous souhaitions alors anticiper l’arrivée de la zone à faibles émissions (ZFE) sur Toulouse et pérenniser ainsi nos modes de livraison quelle que soit l’orientation politique concernant la gestion de la ZFE. Nous savions que la cyclologistique serait autorisée dans tous les cas alors qu’il pourrait y avoir des restrictions sur les livraisons en véhicule électrique. Lors de cette première approche, nous avions envisagé une possibilité de collaboration pour des enveloppes, ainsi que des colis de 0 à 30 kg mais le projet n’avait finalement pas abouti, faute de maturité. Nous avons renoué le dialogue en 2023 avec succès et conclu un partenariat. 

Grâce à ce partenariat, nous confions aux Coursiers Toulousains la gestion, la livraison et la collecte de tous les colis et plis de l’hypercentre, quelle que soit leur dimension ou leur poids. Nous sommes la première agence GLS à faire appel à la cyclologistique pour l’ensemble des flux. Les autres favorisent pour l’instant un mix entre vélos (pour les colis les plus petits) et véhicules électriques. 


Vincent Monteil :
Notre objectif était de trouver un donneur d’ordre qui nous fasse confiance et nous accompagne pour des livraisons réalisables à vélo en centre-ville afin de démontrer que tous les types de colis pouvaient être livrés en ville et pas uniquement des plis et des enveloppes. Nous faisions déjà de la messagerie avec d’autres donneurs d’ordre mais cette collaboration nous offrait la possibilité de travailler sur des volumes beaucoup plus importants en termes de quantité et de régularité avec une activité quotidienne.

Comment s’organise une journée-type de collaboration ? 

Yannick Mallegol : Nous collectons les colis qui sont destinés à l’hypercentre de Toulouse sur le site GLS du nord de la ville. Ceux-ci sont acheminés en navette électrique sur le site des Coursiers Toulousains situé en hypercentre. Nous avions envisagé de faire venir les vélos à l’entrepôt mais n’avons finalement pas retenu cette option : elle limitait de façon importante la quantité de colis qui pouvaient être livrés. Grâce à leur espace logistique en hypercentre, les Coursiers Toulousains peuvent optimiser les tournées.

Vincent Monteil : De notre côté, tout commence à l’arrivée de la navette. Nous déchargeons les colis et les trions par sous-zone/quartier. Puis les coursiers partent en tournée. Le soir, la navette vient récupérer les colis qui doivent être ramenés sur l’agence de GLS.

Quels avantages tirez-vous de cette collaboration ? 

Yannick Mallegol : Nous n’avons plus aucune restriction d’accès au centre-ville. Par ailleurs, cette collaboration nous offre de la souplesse car, même si les Coursiers Toulousains ont une capacité d’emport inférieure avec les vélos, la proximité de leur espace logistique leur permet de se recharger facilement en colis. Enfin, les livraisons sont plus qualitatives car les vélos cargos ne rencontrent pas de problème de stationnement.

Vincent Monteil : C’est appréciable d’avoir le soutien d’un grand groupe qui nous assure du volume et met à disposition des moyens. Nous sommes dans une réelle démarche partenariale. Rien n’est standard dans la cyclologistique, à nous de standardiser. Les équipes de GLS sont à l’écoute de nos problématiques et sont prêtes à trouver des solutions avec nous.

Quels ont été les principaux défis que vous avez rencontrés ?

Vincent Monteil : Vis-à-vis des donneurs d’ordre et des clients, il y a toute une image de la livraison à vélo à déconstruire. Livrer des charges importantes en taille et en poids est dans notre ADN et nous aimons nous challenger là-dessus. Cependant, au début, nous avons dû faire nos preuves, montrer que nous étions en capacité de livrer des gros colis, en grande quantité, de façon qualitative.

Comment le programme ColisActiv’ soutient-il cette collaboration ?

Yannick Mallegol : Le programme a été l’élément déclencheur de notre collaboration. Grâce à son système de primes incitatives pour chaque livraison effectuée à vélo, ColisActiv’ est indispensable pour l’essor de la cyclologistique et pour permettre aux acteurs du milieu de décrocher des marchés. Il apporte une caution nationale à des structures locales.

Vincent Monteil : ColisActiv’ fait le pont entre grands groupes, donneurs d’ordre et acteurs locaux du vélo. Le programme apporte de la crédibilité à la livraison à vélo, en structurant un service et en l’imposant comme une alternative professionnelle crédible face à la livraison en véhicule utilitaire.

La prime versée pour chaque livraison permet de conforter nos moyens, car les coûts d’investissement pour disposer de matériel adapté à la hauteur des services que nous proposons sont conséquents. Au lieu d’avoir deux ou trois camions, nous disposons de cinq vélos avec moins d’emport. Il faut savoir qu’un vélo cargo équipé d’une remorque représente un coût de 9 000 à 12 000 € HT.

Favoriser la cyclologistique par rapport aux véhicules utilitaires occasionne-t-il un surcoût ? Comment ce coût est-il assumé ?

Yannick Mallegol : La cyclologistique représente un léger surcoût par rapport à un véhicule électrique. Mais c’est volontairement assumé, d’autant que ColisActiv’ efface ce surcoût. Cela nous laisse le temps de développer l’activité pour viser, à terme, un niveau de coût équivalent à celui que nous supportons aujourd’hui grâce au financement de ColisActiv’ et rendre la livraison à vélo compétitive. De cette manière, ColisActiv’ accompagne le développement de la cyclologistique.

Quelles sont vos perspectives pour l’avenir de cette collaboration ? 

Yannick Mallegol : Coursiers Toulousains n’est pas un sous-traitant mais un partenaire à part entière. Ensemble, nous avons démarré ce projet en adoptant une approche similaire à celle d’un incubateur. Nous avons fait grandir une idée pour la standardiser et la déployer à grande échelle. Aujourd’hui, cette expérimentation est validée et nous souhaitons profiter de notre relation avec les Coursiers Toulousains pour reproduire le modèle sur d’autres agences GLS en France.

La prochaine étape est que les Coursiers Toulousains deviennent un dépôt GLS en local, ce qui leur donnera plus de liberté et de possibilités de livraisons.

Vincent Monteil : Nous sommes tous dans la même aventure pour faire avancer les choses et construire des standards pour la livraison à vélo, qui deviendront la norme demain. Depuis le début, nous travaillons ensemble pour réfléchir au matériel adapté et adaptable à tout type de colis, qu’il s’agisse d’une livraison d’enveloppes ou de colis d’un mètre de large.

Aujourd’hui, nous réfléchissons à développer un réseau d’entrepôts dans la métropole pour la livraison du dernier kilomètre. L’objectif est de disposer d’un maillage complet pour la livraison en réseau d’entrepôts urbains avec un rayon de trois kilomètres autour de chaque hub, avec le soutien de GLS.

© Photo : Coursiers Toulousains

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